Philippe Pellin
Vers 1890
Instrument appartenant à l'observatoire de Lille
Le sidérostat est un appareil inventé par Léon Foucault (1819-1868). Il permet, par la rotation d'un miroir, d'orienter l'image d'un astre vers un instrument d'observation fixe (lunette, télescope, spectroscope etc.). Un héliostat est un sidérostat destiné à orienter la lumière du Soleil dans une direction fixe.La monture d'un instrument astronomique a trois fonctions : garantir sa stabilité, permettre l'orientation de cet instrument vers l'objet céleste à observer, et compenser le mouvement de la rotation terrestre. Or, la réalisation d'une monture supportant un instrument d'observation devient délicate et coûteuse quand le diamètre de cet instrument augmente. Le sidérostat permet le pointage et le suivi d'un astre à l'aide d'un miroir mobile, pièce beaucoup plus légère que la monture de l'instrument astronomique.Le sidérostat comporte, de façon classique, deux axes de rotation :-l'axe polaire ou horaire, orienté parallèlement à l'axe de rotation de la Terre. Un moteur assure sa rotation à la vitesse de 180° en 24h. Cette vitesse, de moitié de celle de la rotation terrestre, compense par l'effet du miroir le mouvement apparent des astres dans le ciel.-l'axe de déclinaison qui permet le pointage de l'objet à observer.Le mécanisme d'horlogerie, qui se remonte à l'aide d'une clé, est situé dans un boîtier cylindrique. L'axe de sortie commande, par un système de bielles, un miroir de 36 x 18 cm.La structure en laiton de cet ensemble repose sur un trépied de 50 cm d'empattement. La hauteur totale de l'instrument est de 90 cm.Histoire de cet instrument :Le catalogue d'instruments optiques et de précision de la Maison Ph. Pellin (édition vers 1900), fait mention d'un très grand modèle (miroir de 36x18 cm), construit par M. Pellin pour la Faculté des Sciences de Lille. Cet appareil a été commandé par M. Damien (1848-1943) qui fut titulaire de la chaire de Physique Générale de la Faculté des Sciences de Lille, puis doyen jusqu'en 1921. C'est lui qui a installé l'Institut de Physique de la rue Gauthier de Châtillon (actuellement Ecole de journalisme). L'héliostat de Silbermann décrit dans ce catalogue est donc très probablement celui de l'Observatoire de Lille. Il est d'ailleurs fort possible que cet exemplaire soit le seul et unique représentant d'un héliostat de Silbermann surdimensionné!De plus, on retrouve dans les archives de l'ASA de Lille 1, trace de cet instrument commandé à la Maison Ph. Pellin, et on apprend qu'il a figuré à l'Exposition Universelle de Chicago en 1893!
Inventaire : Ast 6